Film choc que « désigné coupable » qui va vous faire hurler de rage contre le système militaro-judiciaire américain, qui à mon avis ressemble – hélas - à beaucoup et n’est sans doute pas le pire étant donné les nombreuses dictatures qui existent dans le monde.
Les événements réels décrits dans le film se déroulent peu après l’horreur des attentats de 11 septembre 2001 en Amérique avec – entre autres crimes odieux – la destruction des tours jumelles à New York que le plus de 20 ans ont pu suivre en direct à la télévision, renforçant le traumatisme mondial. C’est dans ce contexte de colère que les Etats-Unis ont besoin de trouver les coupables… des coupables.
Mohamedou Ould Slahi pour diverses raisons qui nous serons peu à peu dévoiler dans le début du film est un potentiel coupable du fait de son passé et de ses contacts potentiels avec le réseau de Ban Laden et d’un des pilotes qui a jeté un avion sur la tour. Jeté comme d’autres à Guantanamo, prison américaine créé (à cette occasion me semble-t-il) pour y enfermer des terroristes et située à Cuba.
Mis en isolement et Interrogé par des membres du FBI, pendant plusieurs semaines, il clame son innocence, même face aux militaires qui prennent la suite. Pourtant coupable idéal, il moisit à Guantanamo jusqu’au moment où une avocate est sollicitée et décide de s’occuper de son cas. En effet Nancy Hollander est convaincue que toute personne a droit à une défense, concept de base d’une justice juste. Assistée de Teri Duncan (Shailene Woodley) qui lui sert d’aide et de traductrice, elle commence à aller voir Ould Slahi à Guantanamo pour se faire un avis et finira par le convaincre de lui écrire toute son histoire.
Face à elle va se tenir le Lieutenant Stuart Couch (Benedict Cumberbatch), un homme droit, opposé bien sûr au terrorisme, ami d’un des pilotes tués dans l’un des avions des deux tours et convaincus par les documents qu’il a en mains que Oul Slahi est coupable. Il va donc tout mettre en œuvre pour le prouver.
Même si, de par le sujet, ou la bande annonce, le doute n’est guère permis tant qu’à l’innocence ou la culpabilité de Ould Slahie, le film est suffisamment bien réalisé (Kevin Mac Donald aux manettes) pour que le doute s’insinue en nous un long moment. Des éléments sont dévoilés avec parcimonie à l’avocate comme au procureur et donc aux spectateurs également. Sans vouloir trop vous en divulguer, impossible de ne pas être outré par les méthodes utilisés pire encore que celles employés par un Jack Bower dans 24 H Chrono.
Le système nous apparait révoltant et abjecte. Une fois encore la question des buts visés et des moyens utilisés pour les atteindre se pose, d’autant que l’on parle ici de la lutte contre des fanatiques qu’il est difficile de considérer comme récupérables. Le « bon » peut-il user de moyens « mauvais » pour lutter contre le mal sans devenir lui-même mauvais ? Question éternelle, humaine et philosophique.
Bien entendu les faits exposés a posteriori raviront les théoriciens du complot comme quoi les gouvernements font bien ce qu’ils veulent et nous cachent de nombreuses choses et bla bla bla… Sauf que la vérité finit par éclater !
Un film fort et choc comme je le disais dès le début certes de par le sujet abordé mais aussi par sa réalisation, ne serait-ce que la taille de l’image qui varie, mais également le choix des plans et de la lumière.
J’ai gardé le meilleur pour la fin, la partition impeccable et criante de vérité jouée par les deux acteurs principaux. Tahar Rahim (acteur français… cocorico) incarne un Mohamedou lumineux, confiant et positif. Et puis, dans le rôle de l’avocate, une actrice que je mets personnellement dans mon top 5 des meilleures actrices au monde ; j’ai cité la trop rare Jodie Foster (éternelle Nell). Sublime, touchante, au ton juste dans un magnifique rôle.
Un film qu’il ne faut pas rater pour des raisons éducatives et morales, mais aussi pour sa qualité cinématographique. Vous êtes prévenus.
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