OLD : encore en salle !

M. Night Shyamalan renoue en force avec sa patte inimitable dans ce film.  Sa signature est bien là.

Plusieurs couples se retrouvent en congés sur une île paradisiaque et sont invités par le directeur de leur hôtel à se rendre sur une plage à la beauté fabuleuse et plus que tranquille, car isolée par un amas rocheux. Le seul point d’accès est un court canyon à parcourir à pied. Conduit par le Chauffeur de l’hôtel (M. Night Shyamalan), un couple – Guy et Prisca (Gael Garcia Bernal et Vicky Krieps) - et leurs deux jeunes enfants, ainsi qu’un autre couple – Charles et Chrystal (Rufus Sewell et Abbey Lee) et la mère de monsieur s’y rendent donc. Ils y retrouveront un rappeur Mid-Sized Sedan (Aaron Pierre) et seront rejoint par un autre couple Partricia et Jarin (Nikki Amuka-Bird et Ken Leung).

Nous voici avec les éléments d’un film d’horreur : un groupe de personnes isolées et ici sans moyen direct de quitter l’endroit. En effet il va s’avérer très vite que le canyon ne peut pas être utilisé en sens inverse.

Mais le mystère ne commence pas là, mais par l’échouage sur la plage de l’amie morte avec laquelle était venue Mid-Sized. Noyée sans doute, mais volontairement ou non ? Le rappeur est mis en soupçon, notamment par Charles, chirurgien quelque peu nerveux. Et les choses vont dégénérer, car cette plage engendre des effets délétères sur les organismes… que le spectateur comprendra plus vite que les personnages.

Reste à savoir comment s’en sortir, mais aussi pourquoi ont-ils été envoyés ici et pourquoi eux ?

Le pseudo huit clos sur la culpabilité de Mid-Size tourne alors à autre chose : une sourde angoisse teintée de tensions entre les différents protagonistes qui réagissent chacun à leur manière à la situation. Résignation, agressivité, découverte, combativité et espoir sont autant de sentiments qui s’entrecroisent.

Devant les débuts d’explications et la théorie finale, on pourra noter quelques incohérences dont la plus probante est que si les tissus morts ne sont pas influencés, un cadavre ne devrait plus s’altérer… Mais bon, passons.

On peut voir deux « morales » dans l’histoire : celle du couple Guy et Prisca, en perdition face aux aléas de la vie, celle derrière le secret de cette plage qui est à la fois une réflexion sur les moyens nécessaires à sauver le plus grand nombre et une dénonciation morale sur celle-ci.

Le film s’agrémente de quelques victimes et au moins d’une scène assez difficile, que je qualifierai d’horrifique et plutôt originale à ma connaissance.

L’épilogue post conclusion ne me semble pas indispensable, apportant même un petit moins. Le film pourrait s’arrêter quelques minutes avant la fin.

Une bonne maîtrise de l’évolution des éléments et des interactions des personnages. L’étrangeté vite dévoilée laisse place au suspens et à la tension d’une solution d’évasion et à l’envi de savoir non pas comment, mais surtout pourquoi ils sont là. On essaye de comprendre, d’émettre des hypothèses jusqu’à la fin.

Un bon N. Night Shyamalan, prenant et intéressant.

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