Pour la quatrième fois (et quelques avec ses apparitions dans les autres films liés aux Avengers), Robert Downey Jr revêt le costume de Tony Stark et l'armure d'Iron Man. L'acteur colle au personnage entre suffisance, arrogance et humour avec cette fois un petit plus qui le rend plus humain, plus supportable ; j'y reviendrai.
L'histoire se déroule chronologiquement quelques temps après le film "Avengers 1". Tony Stark est bien installé dans sa vie d'industriel milliardaire et vit le parfait amour avec Pepper Potts (Gwybeth Paltrow), son adjoint de direction. Seul ombre au tableau, marqué par sa rencontre avec des dieux et des extraterrestres (film Avengers), il gère son angoisse (non pas dans l'alcool comme dan sles comics) mais dans une monomanie d'amélioration de son armure.
Après un bref flashback où l'on croisera le pathétique Dr Aldritch Killian (Guy Pearce) et la scientifique Maya Hansen (Rebecca Hall) et sa technologie Extremis balbutiante, le film nous plonge dans le présent où des actes terroristes frappent l'Amérique sur son propre sol. Très vite, nous découvrirons qu'il s'agit d'anciens soldats devenus des bombes humaines kamikazes sous le contrôle du mystérieux et inquiétant Mandarin (Ben Kingsley) et son homme de main Eric Savin (James Badge Dale).
Après que Happy Hogan (Jon Favreau) ait été blessé dans une de ces explosions, Tony Stark décide de s'impliquer directement et déclare la guerre au Mandarin qui répliquera immédiatement en lançant un assaut destructeur sur la maison de Stark.
Démuni, l'homme sous l'armure doit lutter et l'aide de son allié et ami, le militaire James Rhodes (Don Cheadle) affublé de l'armure d'Iron Patriot (ex-War Machine) ne sera pas de trop, sans oublier le jeune Harley (Ty Simpkins) et Jarvis (voix VO de Paul Bettany)
Le scénario de Shane Black et Drew Pearce dérive clairement de la saga du Comics mettant en scène une technologie Extremis légèrement différente de celle présentée dans le film et la menace représenté par Ezekiel "Zeke" Stane (crée en 2008 par Fraction et Kitson et fils du défunt Obadiah Stane).
Ici Ezekiel est remplacé par le Dr Aldritch Killian qui est de suite présenté comme un futir vilain du fait qu'il a crée l'A.I.M (Advanced Idea Mechanics) qui comme les lecteurs de comics Marvel le savent est une organisation criminelle dont le but est de dominer le monde.
Ajouté à cela un Mandarin original, une faiblesse morale à Tony, Iron Patriot (armure créé/volée par Norman Osborn durant "Dark Reign" dans les comics) est vous avez un scénario qui est plaisant, tonique, mais aussi surprenant, gentilé et un peu décevant sur un point pour les amateurs.
Pour dire, même si je suis un grand (très grand) lecteur de comics, je ne peux pas dire que Tony Stark soit mon personnage préféré (je n'ai jamais accepté sa trahison d'avant Marvel Reborn - ça date, ni sa position durant Civil War). Il est trop parfait et trop suffisant, traits de caractères que l'on retrouve dans les films, mais avec pour ce troisième opus, une humanisation du personnage que j'ai trouvé intéressante.
Traumatisé suite aux événements d'Avengers, Tony Stark est pris de crise d'angoisses, sans doute lié au fiat qu'il se rend compte que nous sommes qu'une goutte d'eau dans l'univers menaçant et qu'il ets lui même bien peu face à des "dieux" et extraterrestre. Le fait que Pepper devient un soutien indispensable à son équilibre, la preuve étant qu'il file une relation stable avec elle ce qu'il n'a jamais su faire dans les Comics.
D'autre part, il va devoir agir sans son armure, avec l'aide d'un gamin (violons en action...) répondant à une question récurrente du monde des "supers", à savoir "Est-ce l'homme qui fait le héro ou ses pouvoirs / armures ?" Un aspect intéressant.
Quant à son humour, il acquiert une petite touche de sincérité évacuant parfois cette supériorité affichée et devenant une autre armure derrière laquelle se cache l'homme.
Même si j'ai toujours un peu de mal à adhérer au "personnage Stark", il me semble qu'il devient beaucoup plus accessible dans ce troisième Iron Man.
Si les ennemis que sont Kllian et Savin sont tout à fait à la hauteur du rôle, j'ai beaucoup plus de mal avec le casting de Don Cheadle qui pour moi ne reflète par le James Rhodes baroudeur, rude et athlétique de la série, même si les dessinateurs actuels commencent à s'inspirer de l'acteur pour adoucir le personnage original.
Passons à mes deux déceptions du film.
D'une part, les capacités de Jarvis (l'I.A créé par Stark et non le majordome des Avengers dans les Comics) à contrôler les armures d'Iron Man (pour un final tout en action) rend presque obsolète l'intérêt du pilotage humain. Dommage.
D'autre part et c'est surtout là le problème, si Ben Kingsley joue parfaitement les deux facettes du Mandarin, le personnage m'a déplu.
Je reconnais l'originalité de ce Mandarin qui permet de développer un pan du scénario (et la perception, à double entrée, de l'étranger terroriste), il faut avouer que pour les amateurs du Mandarin, le personnage est TRES décevant (et le concept est grillé pour toute autre utilisation dans un futur film) par rapport à ce qu'il est dans les Comics. Ce Némésis d'Iron Man a réussi à évolué toute ses dernières années pour l'éloigner judicieusement de "la menace jaune" irritée des années 60 et devenir un personnage complexe.
Iron Man reste un film sympathique, à la trame scénaristique plus complexe qu'il n'y parait au premier abord (y compris dans les bandes annonces), avec une humanisation de Stark et une débauche d'actions, d'armures et donc d'explosions.
Et pour ceux, qui comme ma benjamine s'inquiéterait à la fin du film de ne pas revoir Stark, restez jusqu'à la toute fin du générique pour un petit bonus se terminant par Iron Man reviendra... sous entendu pas seulement dans Avengers 2.