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Le dragon Smaug a dévasté et conquis les terres les nains d'Erebor en chassant le clan nain qui y vivait, essentiellement des richesses minières. Jusqu'à ce jour, les survivants vivaient dispersés au service des humains. Mais voilà qu'un groupe de 13 nains menés par le légendaire Thorin Ecu-de-Chêne (Richard Armitage) décident de reprendre leur royaume.
Ils ont l'aide de Gandalf le Gris (Ian McKellen) qui les condit jusqu'à l'indispensable dernier membre de cette équipe, Bilbon le hobbit (Martin Freeman), que le magicien présente comme un voleur émérite - un gentil mensonge.
Après avoir renâclé, Bilbon se laisse convaincre et part avec la compagnie.
D'aventures en affrontements, de créatures en découvertes, ils avancent vers leur destinée mais aussi celle des Terres de Milieu, car, c'est là que Bilbon croisera Gollum (Andy Serkis) et l'Anneau Unique !
Pas de grandes surprises côté musique, qualité des décors, des costumes ou des effets spéciaux, le hobbit est dans la droite ligne du Seigneur des Anneaux. Nous retrouvons avec plaisir elfes, nains, gobelins, hobbits et magiciens avec un peu plus de trolls et toujours Gollum.
Peter Jackson et ses 3 coscénaristes s'appuient sur le premier tiers du Roman Bilbo le Hobbit de John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973), écrit prémisse au Seigneur des Anneaux.
JRR Tolkien a travaillé sur le monde des Terres du Milieu bien avant de publier (on parle de 20 ans). Le hobbit a été écrit en 1937 alors que le Seigneur parait en 1954 (en 1977 pour le Silmarillon), entrainant, a posteriori, quelques réajustements de bilbo pour la cohérence.
Bilbo est un récit plus simple, une succession d'aventures plutôt destinée à la jeunesse. Dans le roman, ce premier pas en Terre du Milieu n'a ni la complexité du Seigneur des Anneaux, ni son ambiance inquiétante, voire oppressante.
Si Peter Jackson suit la chronologie des événements, il a la bonne idée de s'éloigner de cette simplicité originelle pour tirer son film vers les adultes et le Seigneur des Anneaux en tissant des liens plus profonds entre ce que l'on doit désormais considérer comme les deux trilogies cinématographiques.
Là où, dans le livre, les nains ne semblent être intéressés que par le trésor conquis par Smaug, dans le film, ils vont avant tout, reconquérir leurs terres. (En tout cas c'est ainsi que je l'ai ressenti, ce qui n'est pas le cas de tout le monde...). Plus encore loin de l'image des gentils "lutins" aux chapeaux pointus du Tolkien, ils deviennent des guerriers.
Là où, seuls l'anneau et Gollum tracent la continuité avec le Seigneur des Anneaux, Peter Jackson laisse entendre que le Mal est déjà en train de prendre des forces sous différentes incarnations dont Smaug. Saroumane le blanc (Christopher Lee) m'apparait comme déjà au service d'un Sauron en sommeil....
A noter que dans le livre la réunion chez les elfes d'Elrond (Hugo Weaving), Gandalf, Saroumane et Galadriel (Cate Blanchett) n'existe pas et, sa création dans le film permet, justement, de lui donner une autre dimension.
L'introduction elle-même modifie la donne et recrée le leine entre les deux trilogies, puisque ici, contrairement au livre, nous retrouvons Bilbon âgé (Ian Holm) et Frodon (Elijah Wood) à la veille de l'anniversaire du premier (né un 22 septembre 2890, lors du troisième âge).
Autre changement qui me semble important, la mise en avant de Azog le profanateur, le gobelin blanc (Manu Bennett) qui devient l'adversaire direct de Thorin et de sa lignée. Ce personnage donne un élan global au film, un liant autre que la quête "simple" des nains. un "bon" méchant donne du sens.
Pour conclure, je dirai que tout en respectant l'esprit Tolkien, Jackson créé un scénario original en faisant de Bilbon, un film plus riche, plus mature et donc aussi plus sombre que l'original.
Même si nous n'avons plus la magie de la surprise de la mise en images de ce monde des Terres du Milieu, Le Hobbit, un Voyage inattendu est un film des plus plaisants, à ne pas rater, de l'héroïc-fantasy comme on peut l'aimer.
