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DUNE, retour sur image.

Dune de Franck Herbert est clairement pour moi un de mes livres fondateurs, un de ceux qui m’ont fait découvrir la SF, qui m’ont inspiré et participé à mon envie d’écrire.

 

 

Il y a donc eu la saga Dune en livres, inévitable, puis en le Dune de David Lynch en 1985. J’avais 18 ans, impatient, avec en main le dépliant (que j’ai toujours) donné à l’achat du billet de cinéma qui expliquait les différentes planètes, peuples et force en présence. Des explications reprises plus succinctement au début du film par la voix off de la princesse Irulan (Virginia Madsen). Pour l’époque et même après le première trilogie Star Wars, les effets spéciaux étaient bluffants (les boucliers individuels), les costumes aussi (les distilles en particulier), l’histoire était globalement respectée (malgré les impasses nécessairement faites) et puis on avait une panoplie d’acteurs castés à la perfection ou presque. Sting inoubliable en Feyd-Rautha, un Baron Harkonnen (Kenneth Mc Millan) monstrueux à souhait, une Shadout Mapes (Linda Hunt) marquante ou Kyle MacLachlan (acteur fétiche de lynch ?) qui bien que ne correspondant pas à ma vision du personnage a su incarner Paul Atreides, pour ne citer qu’eux. Le tout sur une musique enivrante de Brian Reno.

 

 

Même si le film a vieilli, en particulier au niveau des effets spéciaux, comment faire mieux ? C’est comme si on voulait faire mieux que la trilogie du Seigneur des Anneaux réalisée par Peter Jackson ! Casse gueule !

 

Et en septembre, à quelques jours de mon anniversaire arrive le Dune du Canadien Denis Villeneuve. A la fois attendu avec impatience et redouté… si c’était un flop, quelle déception !

Je n’avais pas eu le temps de le chroniquer à sa sortie, mais je profite de sa récente sortie en Blu-Ray, DVD et VOD pour vous parler de cet incontournable adaptation de l’œuvre littéraire.

Ma seule déception (ou presque) sera de n’avoir que la moitié de l’histoire et de devoir attendre pour avoir la suite. Néanmoins, l’avantage de ce découpage est de permettre au réalisateur de s’attarder un peu plus sur certains aspects du récit mais surtout, à l’instar de Franck Herbert, de prendre son temps. C’est là un aspect qui repoussera peut-être certains spectateurs, la relative lenteur de l’histoire mais qui respecte celle du roman.

 

 

L’image est magnifique, les paysages d’Arrakis sont fabuleux, d’une beauté à couper le souffle. Le cadrage et la lumière marquent l’atmosphère. Autre point fort qui saute aux yeux, ou plutôt aux oreilles, c’est la bande son de Hans Zimmer (excusez du peu). BO qui, à mon sens, est un personnage à elle seule. Elle ponctue chaque élément, souligne chaque événement. Omniprésente elle participe aux fondations de l’œuvre.

Les costumes sont au niveau, même si je garde une petite préférence pour les Bene Gesserit de Lynch. Les distilles quant à eux sont assez similaires, dans l’ordre des choses.

Côté décors, Villeneuve réinterprété les vaisseaux de la Guilde et garde l’esthétique des ornithoptères et chenilles des sables en les perfectionnant des techniques d’effets spéciaux modernes.

 

 

Je ferai l’impasse sur ces derniers qui sont à la hauteur de l’attente et de notre époque, même si les vers de Lynch n’ont presque rien à envier à ceux de Villeneuve.

De mémoire le scénario respecte le livre. Il manque sans doute quelques précisions ou éclaircissements pour les spectateurs qui ne connaissent pas l’œuvre : l’importance de l’Empereur Shaddam IV, le rôle indispensable de la Guilde, quelques notions sur les Sardaukars ou le jeu politique derrière l’attribution d’Arrakis aux Atreïdes.

 

 

Restent la panoplie des personnages et leurs interprètes : difficile là aussi de redire quoi que ce soit.

Tout d’abord : Timothée Chalamet, grand acteur en Paul Atreides. Plus jeune et d’aspect plus « frêle » que Kyle MacLachlan, il correspond mieux au personnage, même s’il reste encore un peu trop grand à mon goût. Rien à dire sur son jeu.

 

 

Oscar Isaac, loin de son rôle assez bateau dans Star Wars (épisodes 7 à 9), fait montre d’un réel talent en incarnant un homme mâture, le Duc Leto Atreïdes.

Stellan Skarsgard campe un Baron Harkonnen unique très différent du précèdent, tout aussi monstrueux, moins dingue, mais faisant ressortir son intelligence manipulatrice.

 

 

Dr. Liet Kynes prend un grand virage puisque Max Von Sydow (Lord San Tekka du Réveil de la Force ou la Corneille à 3 yeux de GOT) laisse sa place à Sharon Duncan-Brewster. Un passage de flambeau très réussi qui ajoute de la modernité à l’œuvre.

 

 

Dave Bautista (connu surtout pour son irrésistible Drax du MCU) est parfait en Rabban Harkonnen « la bête ». Il apporte plus de présence à un personnage resté plus acérébré dans la version lynchienne.

Les personnages « secondaires » se vêtent (pour la plupart) d’acteurs à la hauteur des personnalités qu’ils doivent exprimer : Javier Bardem (Stilgar), Jason Momoa (incontournable Duncan Idaho), Stephen McKinley Henderson (Thufir Hawat), Josh Brolin (Gurney Halleck) ou Cheng Chang (Dr Yueh). Bon, je viens de me faire plaisir en citant une poignée de personnages emblématiques.

Je garde Zendaya (Chani), actrice possédant déjà une grande palette de rôles différents (Euphoria, Malcom & Marie, Spider-Man) pour la seconde partie du film où sa présence prendra de l’importance.

 

 

Un peu plus déçu par l’interprétation faite de Lady Jessica (Rebecca Ferguson) qui, pour le moment, ne reflète pas assez tous les aspects du personnage et reste caché derrière une froideur très Bene Gesserit.

 

Piter De Vries (David Dastmalchian) me permet une transition vers ce qui me manque dans ce film (pour le moment). En effet c’est un des personnages secondaires qui s’efface un peu plus dans cette version et avec lui, c’est tout le pan des Mantat, ces « ordinateurs vivants » et leur utilisation de l’épice qui disparaît. Car non, l’épice ne se limite pas à une ou deux utilisations indispensables au fonctionnement de cet univers, mais à bien plus. Ainsi comme il est dit, les membres de la Guilde en ont un besoin vital pour ouvrir les routes intersidérales, cependant le film ne nous en dit guère plus sur ce groupe sans qui les voyages spatiaux seraient impossibles. Peut-être dans la seconde partie ; il faut l’espérer.

 

 

Voilà ce que je pouvais en dire en quelques mots.

Une œuvre réussie, à la hauteur de mes attentes, à la hauteur du roman. J’attends la suite avec une impatience contenue, en espérant qu’il sublime le premier volume.

DUNE, retour sur image.
Tag(s) : #Chronique Cinéma
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