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On est foutu, on pense trop ! du Dr S. Marquis.

Visiblement le Dr Serge Marquis, originaire de la très belle province québécoise (où j’ai quelques attaches de cœur) est un médecin et conférencier ayant une certaine réputation, spécialisé dans la santé mentale au travail et ce livre aurait été un véritable petit succès… (plus de 45 000 exemplaires).

Ce livre m’a été offert par ma chère et tendre, sans doute parce qu’elle m’entend souvent dire que je n’arrive pas à mettre mon cerveau en mode pause, aussi bien en journée que le soir où mes pensées tournent entre ce que j’ai fait dans la journée et surtout ce que je vais devoir faire les jours suivants au travail (administratif et cas pathologiques), mais autres activités (pour ceux qui n’auraient pas suivi, j’écris aussi des romans) et j’en passe et des meilleurs. Bref les rares moments où je me déconnecte sont mes cours de Taï Chi (et encore pas toujours à 100%).

Bref « je pense trop » et donc « comment me libérer de Pensouillard le hamster » a dû lui paraître une piste à suivre… Cela aurait pu l’être si le titre n’était pas trompeur, car de fait, il est très peu question de cela.

 

Le Dr Serge Marquis évoque plutôt nos tendances impulsives à nous emporter dans diverses situations, soit contre nous- même, soit contre un coupable réel ou plus souvent illusoire. Du genre « pourquoi les autres n’ont pas sorti la poubelle ? C’est encore à moi de le faire » ou « cet abruti roule vraiment mal… ». Sauf que ce bon docteur ne remet jamais en cause les autres, mais toujours nous-même (il n’y a donc pas de coupable réel) ou plutôt notre Ego (Hyper Ego) symbolisé par cette image du hamster Pensouilard qui ne cesse de faire tourner dans votre tête sa petite roue qui répète sans cesse « je suis le meilleur, je suis le meilleur, je suis le meilleur » bref « je sais et fait tout mieux que les autres ».

Ainsi donc, si vous râlez parce que vous devez sorti la poubelle, c’est parce que vous dévalorisez les autres ou plutôt vous survalorisez en pensant que VOUS, the best of, vous l’auriez fait. Si vous râlez après un mauvais conducteur, ce n’est pas forcément parce qu’il est mauvais, mais parce que VOUS vous considérez comme un conducteur parfait. (à priori même si le gars grille un stop et défonce votre voiture…). Bref, votre Hyper Ego domine votre personnalité et vous pourri la vie.

Pour lui, la solution pour vivre dans un monde meilleur, est donc de faire profil bas en toute circonstance et de faire taire votre hamster égotique qui veut toujours être le meilleur. Il faut « décroitre ». Solution infaillible dans toutes circonstances… de quoi, à mon sens plutôt anéantir toute personnalité et ambition constructive (à ne pas confondre avec la destructive qui vous fait faire toute et n’importe quoi quitte à écraser les autres et à s’abaisser à toute vilénie).

Bref je ne suis pas franchement d’accord avec le monsieur sur la responsabilité de notre Ego en toute circonstance, même si on peut admettre que dans certaines circonstances notre fierté mal placée intervient. Face aux situations qu’il évoque, je dirai plutôt qu’i faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ou plus simplement réfléchir avant d’agir et de céder à une pulsion du moment.

Les six pages sur les sens ouvrent un peu plus le débat vers la zenitude attitude, mais sans plus.

 

Le Docteur cherche visiblement à vulgariser ses propos afin de les mettre à porter de tous. Initiative à saluer, mais à force de vouloir faire simple, son livre devient pénible tant il répète et rabâche le propos de pages en pages, multipliant des exemples synonymes en les détaillant à foison. Au final j’ai l’impression d’avoir lu 155 pages (et oui, je suis quand même allé jusqu’au bout…) qui aurait pu tenir en 20 pages… allez 50 pages pour être honnête.

Pourtant, malgré cette longueur, je trouve même que la méthodologie pour contrôler nos débordements suffisants se résume à rien : respirer un coup et faire une pasue avant d'agir, ainsi que quelques autres trucs pour rapporter sa conscience au concret (détailler un objet, un visage...).

 

En conclusion, et même si vous êtes fan de hamsters, vous pouvez oublier ce livre sans réelles révélations, ni solutions et je dirai même avec une interprétation très personnels de nos hyper-réactions. Il ne fut d'aucune aide pour calmer mes pensées, quant à mon égo... et  bien il ne m'a jamais semblé très dominants.

… Mais bien entendu, je me fourvoie sans doute et c’est là mon Ego hamsterien qui parle, me plaçant au-dessus du Marquis émérite.

On est foutu, on pense trop ! du Dr S. Marquis.
Tag(s) : #Chronique Littérature
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