LE SCEPTRE DE RÂ

Ravana est un démon avide de matérialité, mais pour s’incarner en autre monde il a besoin du Sceptre de Râ. Pour se faire, il lui faut dégoter un fidèle serviteur quitte à dépenser un peu de son énergie pour lui donner quelques coups de pouce… et Ravana en a plusieurs. Il porte son dévolu sur Wilhem, cadre anodin de l’Institut Archéologique. Anodin certes, mais ambitieux et surtout revanchard d’une enfance de souffre-douleur, un frustré contrit de complexes malgré des talents certains en arts martiaux qui fera parfaitement l’affaire.

Bien sûr, de sa dimension Râ ne voit pas cette quête démoniaque d’un bon œil, aussi, à son tour et balayant quelques interdits, il décide d’agir à son tour pour contrer Ravana et « engage » dans la course son propre pion : Franz Meyer. Aristocrate érudit, veuf depuis peu, l’homme va se prêter à la mission en entraînant avec lui son neveu.

L’auteur Agostinho Moreira ne reniera sans doute pas certaines références puisqu’il y fait lui-même un clin d’œil. Bien sûr Indiana Jones nous vient rapidement à l’esprit à la lecture, auxquels on pourrait rajouter quelques autres comme Stargate pour certains côtés.

La quête nous mènera forcément en Égypte, odeur du sable, mystère des temples et des reliques que recherchent les deux sbires en concurrence. Pas de fouet cependant, malgré la hargne de Wilhem, les personnages gardent une certaine distance et un flegme presque à toute épreuve face aux événements étranges qui les poursuivent. C’est donc sur un ton plus décontracté que tonitruant que ce déroule ce roman, à l’exception d’une accélération notable sur la fin.

Ravana est bien sordide amenant à deux ou trois passages sombres alors que Râ lumière incarnée se fait plus complexe, en particulier sur la fin. Il est vrai que les desseins des dieux sont incompréhensibles aux mortels.

Rania, rare personnage de l’histoire apporte, outre une touche d’exotisme, un réel plus à l’histoire. Une femme déterminée qui n’a pas froid aux yeux, mais qui garde en elle une blessure de cœur. Peter, le neveu est un contrepoids à Franz, même si lui aussi reste très posé. Au cours du récit, il apparaît moins superficiel que lors de ses premières apparitions.

Le Sceptre de Râ est un roman d’aventures calmes, teinté de sentiments amoureux, ponctués de peut-être trop rares scènes lugubres. Il se laisse lire et découvrir sans déplaisir.

Un roman qui fut aux Editions Hystérie avant d’être repris par les Éditions associatives Kelach. À retrouver dans la collection Forêt des Maléfices. Tout Public (déconseillé aux moins de 14 ans tout de même).

Le Sceptre de Râ

Collection Forêt des Maléfices / Edition Kelach

d'Agostinho Moreira

Couverture de Brewal O'Cara

284 pages - 15 € - Tout public (déconseillé au moins de 14 ans)