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Une fois n’est pas coutume, je viens vous parler d’un Comics. Je suis presque passé à côté à cause de la Covid, puis finalement comme il en est fait mention dans un New Justice et qu’il est question de Wally West (le premier), je suis revenu dessus (et j’ai pu le trouver).
Donc voici un nouveau titre « Crisis » chez DC, terme d’appel pour les grands événements depuis le colossal et mémorable Crise sur les Terres Multiples des années 80. Il faut bien avouer que toutes les Crisis ne sont pas à la hauteur des attentes à l’instar des mégas événements chez Marvel – comme le très mauvais Guerre des Royaumes.
Le principe d’Heroes in Crisis est celui d’un meurtre de masse de plusieurs héros, dont la plupart sont secondaires, à l’exception de Flash (Wally West 1) et Arsenal (Roy Harper) et deux coupables potentiels Booster Gold et Harley Quinn (heureusement pas aussi déjantée que dans sa série). Là où l’affaire se complique, c’est que les preuves analysées par Batman (qualifié de plus grand détective du monde) ne permettent pas d’en innocenter un et les coupables eux-mêmes ne sont pas totalement convaincus d’être innocents. Second point délicat, le massacre s’est produit au Sanctuaire, centre hyper secret et hyper sécurisé servant de refuge momentané pour les héros fragilisés ayant besoin de se ressourcer et d’une psychothérapie (réalisé par un programme kryptonien).
L’intrigue, loin des affrontements habituels des superhéros, est intéressante et suffisamment bien construite pour que la solution ne nous apparaisse que lorsqu’il le faut. La course des « peut-être » coupables pour savoir s’ils le sont est prenante et l’association des Héros, hors Trinité (Superman – Wonder Woman – Batman), est suffisamment originale pour booster l’histoire.
Si nous sortons déjà du convenu super-héroïque (comme cela l’avait été pour Identity Crisis avec la mort de Sue Dibny), nous allons plus loin avec l’intrusion dans l’histoire d’extraits des séances psy de divers héros dont les victimes (ce qui permet de faire avancer l’histoire). Ne vous attendez pas à des analyses psychologiques poussées, ce n’est pas le propos, mais des touches de-ci de-là qui explorent les perturbations, les questionnements ou les difficultés des personnages.
Dans notre réalité, nous pourrions rapproche ces traumatismes de ceux subis par les militaires ou les policiers. La mort et la peur sont donc au centre de nombreuses « confessions », ce qui humanise encore plus ces héros.
Et là l’histoire soulève un autre problème : comment réagiraient les humains que ces surhommes protègent s’ils savaient qu’ils peuvent être psychologiquement fragiles, voire perturbés ? Un point intéressant. Les craindraient-ils ? Ou cela les rapprocherait-il d’eux ?
Une histoire de Tom King vraiment réussit qui bénéficie d’équipes artistiques à la hauteur de la tâche.
Un peu d’action bien sûr, une belle enquête, des héros pas si courants, des personnages touchants, une touche d’humour très légère et plusieurs introspections pertinentes.
Dans ce domaine, j’ai particulièrement apprécié la séance de Clark Kent / Superman qui cherche à repositionner le personnage par rapport à sa double identité. J’ai été amusé par le croisement des interventions des différents Robin. J’ai été intéressé par les flash-back sur Wally West.
Bien entendu, si une connaissance poussée de l’univers n’est pas utile pour suivre cette histoire, celle-ci permet d’en apprécier un peu plus la saveur. Il reste que c’est un album (chez Urban Comics) que je vous conseille vivement.
