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LE NAUFRAGE DU TITAN C, pas de "ic" dans cette histoire !

La plupart d’entre nous se souvienne du film Titanic racontant sur fond d’histoire d’amour l’horrible et réelle catastrophe de ce paquebot.

Pourtant pour moi, le film catastrophe du genre qui a marqué ma mémoire est celui de L’Aventure du Posseidon (1972) vu dans ma jeunesse. Pris par une vague géante sur le flanc, le navire se retourne et un petit groupe décide de ne pas attendre les secours et de « remonter » vers le fond du bateau (qui est donc au-dessus) pour trouver une échappatoire alors même que l’eau gagne du terrai et que le bateau coule. Mort massive, sacrifices des uns pour aider les autres, altruisme vs égoïsme meurtrier, peurs et espoirs des protagonistes qui ne survivront pas tous à notre grand désarroi.

Et bien, dans Le Naufrage du Titan C (comme Titan 100 en latin ou un Titanic sans i), nous retrouvons tous ces ingrédients qui font d’une histoire catastrophe, une bonne histoire catastrophe.

Derrière la séduisante couverture réalisée par La boîte à Lux (le vaisseau est sur la quatrième) se trouve une déclinaison SF plus du second que du premier film. Deux auteurs se sont mis au clavier : Sébastien Louis et Philippe Aurèle Leroux dont je vous ai déjà parlé (ICI). Chacun a pris la destinée en main de certains personnages et comme les chapitres s’alternent, leur écriture également. Difficile de dire qui a écrit quoi tant les deux styles sont similaires dans la qualité, l’action et la fluidité.

Certes côté catastrophe dans l’espace nous avions déjà eu droit sur grand écran à l’excellent Gravity qui m’avait mis sous tension. Mais ici nous parlons d’un vaisseau avec des millions de personnes à bord, dont une bonne partie cryogénisée, et une minorité de V.I.P qui a eu la possibilité de rester éveillée jusqu’à la limite de notre système solaire. De fait ces passagers comme ceux d’autres Titans ont la chance d’avoir été tirés au sort pour évacuer la Terre avant que celle-ci ne soit très certainement détruite par un gigantesque météore qui lui fonce dessus. Départ : mars ; arrivée prévue : Alpha Centauri dans 5 ans qu’il faudra encore terraformer. Manque de chance ou stupide rivalité pour les passagers du Titan C, le passage de Saturne va tourner au cauchemar…

Comme tout récit catastrophe, un premier tiers du roman nous présente les protagonistes essentiels. Côté équipage retenons le capitaine Guido Cioccotino confiant en ses capacités et  son second la dévouée  et tout aussi expérimenté Ellen Murdock auxquels quelques autres d’importance viendront se joindre par la suite dont Arja et son père qui gèrent en partie les animaux emportés avec l’humanité. Côté passagers : les jumeaux Kevin et Juliet avec leur mère et leur beau-père Arvey, Justin Trumper l’exécrable et richissime star de musique, Krys Kart le célèbre joueur de Fightball aux capacités renforcées ou le mystérieux passager clandestin. Un joli panel qui nouera des amitiés et des amours adolescentes, mais qui offre une belle panoplie d’émotions à venir pour le lecteur. Car oui et tant pis pour le spoil, nous sommes bien dans un récit catastrophe et tous ne survivront pas…

Quand l’impensable se produit, je suis resté un peu sur ma faim.  Pas de grandes scènes de panique, de vaste bousculade, de personnes précipitées les unes contre les autres ou sur les parois du vaisseau, pas de vastes hurlements – mais il est vrai que dans l’espace personne ne vous entend crier ! Tout cela est évoqué, mais pas spécialement détaillé ; le récit ne se veut pas dans le voyeurisme ou l’effroyable visuel, le rapprochant là encore de L’Aventure du Posseidon.

Très vite ce sentiment de défaut de tension disparaît lors de la lecture, car attachés aux personnages, nous les voyons « dériver » vers l’inconnu de leur avenir proche dans cette tentative de survie en milieu très hostile. Certains vont faire de bons choix, d’autres non, certains auront de la chance, beaucoup d’autres non. Très vite, nous comprenons que les auteurs ne vont pas faire de cadeaux à leurs personnages et que nous ne sommes pas sûrs de ne pas voir périr l’un de nos chouchous en tournant la prochaine page. En un clin d’œil le Titan C peut devenir impitoyable et le vide meurtrier.

Un roman assez court qui de lit sans encombre avec une belle vitesse de croisière et qui une fois le drame commencé ne nous laisse pas de répit ; difficile alors de le lâcher. Un récit tout public de par la grande variabilité des âges des protagonistes allant de l’ado au quinqua. À mon sens il séduira les amateurs de catastrophe et de SF, aussi bien les ados, les YA que leurs aînés.

Une lecture sans prise de tête, du easy reading agréable et prenant.

Ce qui est amusant c’est que depuis quelques années, l’idée d’une telle histoire me trottait dans la tête sans en avoir jamais commencé à jeter quelques éléments sur le papier. C’était donc du genre « tiens ce serait sympa si je faisais un Posseidon dans l’espace ». Je confirme donc, c’est très sympa et merci à Sébastien et Philippe Aurèle d’y avoir pensé également, car à tout dire, vu tous les projets que j’ai en attente, je pense que celui-ci n’aurait jamais vu le jour.

Aux Éditions Marathon, et imprimé en France (c’est tellement rare, qu’autant le préciser).

à ne pas confondre avec "Le naufrage du Titan" de Morgan Robertson, écrit en 1898 soit 14 ans avant le drame du Titanic !

 

Chez Kelach nous imprimons aussi en France et dans une veine plus YA paraîtra début août l’intégrale de Mission Eurami dans laquelle vous trouverez de rares similitudes avec Le Naufrage du Titan C : Mars, une évacuation d’urgence de la planète, une destination vers Eurami, un jeune homme de 17 ans pris dans cette tourmente, le tirage au sort de ceux qui auront la chance de pouvoir fuir et une indéniable qualité du texte. Les similitudes s’arrêteront là…

LE NAUFRAGE DU TITAN C, pas de "ic" dans cette histoire !
Tag(s) : #Chronique Littérature
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