Lors d’une mission de sauvetage dans le proche espace, Jean Grey (Sophie Turner) absorbe ce qui semble être une forme énergétique et contre toute attente y survit. Cela booste même ses capacités, mais aussi ses instincts violents en brisant des barrières mentales mises en place alors qu’elle avait 8 ans par Charles Xavier (James McAvoy) afin de la protéger de certains faits la concernant. Perdant peu à peu le contrôle, elle devient dangereuse pour tous, y compris ses proches qui doivent trouver un moyen de l’arrêter. Un pouvoir qui intéresse aussi des extraterrestres dirigés par Vuk (Jessica Chastain).

Dernier opus de cette série X-Men (de 4 films commencés en 2011), d’autant plus que la Disney a aussi mis la main sur la FOX, récupérant les droits des X-Men, des 4 Fantatsiques et de Deadpool (the World Company !!), Dark Phoenix n’est pas mémorable. Ma préférence va clairement à la trilogie originelle avant le reboot temporel. Si j’ai apprécié le film, je n’ai guère été emporté par lui.

Tout d’abord le scénario. S’il ne casse pas trois pattes à un mutant, il n’est pas non plus très innovant, voire assez simpliste. Choisir comme adversaires des survivants extraterrestres est assez audacieux, même si c’est aussi des contreparties classiques des X-Men. S’ils sont puissants, ils présentent, hélas, tous les mêmes aptitudes, ne donnant que peu de reliefs aux affrontements. De plus, leur psychologie ne se réduit à pas grand-chose même pour leur chef Vuk un peu plus subtil : je fonce, je frappe, la majorité du temps.

Un autre point faible du film est de ne pas prendre assez son temps sur les desiderata des personnages et même lors de l’action.
On plonge directement dans le sujet et on n’en sort pas. Les émotions sont traitées superficiellement que ce soit l’amour entre Jean et Scott Summers (Tye Sheridan), la culpabilité de Xavier, ou le conflit interne de Jean qui est tout de même un peu mieux développé.

Comme ma fille m’a fait remarquer, il y a même au moins un contresens. Alors qu’Erik Lehnsherr (Michael Fassbender) nous fait une plaidoirie sincère sur l’inutilité de tuer pour se venger, il reprend les armes non pas pour arrêter la « menace » Jean, mais pour se venger !!
Le film n’exploitera aussi que peu la remise en question de Xavier par Raven (Jennifer Lawrence), heureusement plus par Hank McCoy (Nicholas Hoult).

Pour moi, le point faible principal reste le casting avec des X-Men qui font trop jeunes et qui manquent à la fois de maturité et de charisme. Même Sophie Turner fait plus déterminée en Sansa dans la dernière saison de GOT (que j’ai trouvé très cohérente au passage) qu’ici en Phénix Noir. Peut-être qu’un petit relooking costume aurait été le bienvenu.
Tye Sheridan fait bien moins mâture qu’elle et je n’ai pas cru une seconde à leur couple. Ororo Munroe (Alexandra Shipp) ne le fait pas du tout, pas plus que Kodi Smit-Mc-Phee en Diablo, là aussi trop jeune.

Quant au Fauve, ce n’est pas l’acteur qui me gêne, mais l’aspect du personnage pas assez massif.
Enfin, si Michael Fassbender impose sa prestance au personnage, cette fois, j’ai été beaucoup gêné par la version chauve de Xavier, James MvAvoy me faisant alors trop penser à son personnage de Kevin qu’il incarna à deux reprises (dans Split et Glass). J’ai eu beaucoup de mal à me défaire de cette image (trop de mimiques).

À noter que les deux adjoints de Magnéro, sont intéressants, car inédits à ma connaissance, même si la femme qualifiée de Selene (Kota Eberhardt) n’a rien à voir avec le personnage homonyme des comics.
Enfin, si l’on voit beaucoup d’étudiants, aucun n’a de particularités physiques. Vous pourrez apercevoir quelques personnages connus tels Étincelle, Dazzler (Halston Sage) évoquée dans un précédent film et même deviner Quentin Quire… mais ils n’ont que des rôles de figuration, donc aucun ajout à l’équipe (hélas ! Faute d’avoir les droits ?).

En bref, je préférai nettement l’incarnation du Phénix Noir qu’en avait fait Famke Janssen dans X-Men, l’affrontement final et son interprétation du personnage (hors force cosmique) choisie alors par Brett Ratner et ses deux scénaristes.

Malgré toutes ces critiques, le film se laisse regarder et il monte en intensité lors de l’attaque du train. Là, les X-Men prennent de l’ampleur et leur véritable niveau, même si le travail d’équipe n’est pas totalement mis en valeur. Des personnages valeureux qui ne sont pas tout puissants, mais qui ont du répondant.

Agréable, mais je m’attendais à mieux pour cette seconde mise à l’honneur de la saga concocté par le génialissime Chris Claremont qui fait d’ailleurs un caméo à la Maison-Blanche.

