DONJONS & DRAGONS : du jeu au film

Ayant un peu de temps devant moi, je ne pouvais pas passer à côté du film Donjons et Dragons : l’honneur des voleurs.

Il faut dire que je fais presque figure de vétéran côté jeu de rôle. Si j’ai commencé avec MEGA en 1984 découvert via le magazine jeux et stratégie. 25 francs pour un JDR, comment bien commencer ! Très vite j’ai découvert la boite rouge dite de base de Donjons et Dragons (éditée en Français l’année d’avant).

Donjons & Dragons et moi, c’est donc une vieille histoire (et une bande d'amis), dès le début comme MJ, puis joueurs. D’autres jeux sont venus et une longue période sans, fautes de temps et d’éloignement du groupe. Enfin un retour à Pathinder (clone de D&D qui se voulait plus light que la 5^e éditions de D&D) il y a quelques années. Bref un univers qui vit en moi.

Le premier film Donjons & Dragons de fin 2000 avec Jeremy Irons n’avait que le mérite d’avoir ce grand acteur à l’affiche… On se demande comment il s’y est retrouvé.

Ce nouveau film sous-titré « l’honneur des voleurs » s’en sort bien mieux, les critiques du public et de la presse ne sont d’ailleurs plutôt bonnes.

Certes, il y a un léger propos écologique (vite évacuer) et le rapport père / fille est abordé, mais au-delà de cela il faut reconnaître que l’on est dans le pur divertissement familial : action, magie et humour simple. À mon goût l’univers est trop aseptisé, propre sur lui et gentillet. J’aurais préféré des personnages un peu plus rugueux et un monde plus « réaliste ».

Mais il faut bien avouer que les clins d’œil à D&D sont très sympas : Eauprofonde ou Elminster que l’on retrouvait dans les Royaumes Oubliés ou dans le jeu de cartes TSR (vite balayé par son concurrent Magic qui sort des extensions D&D depuis peu). Mais aussi Baldur’s Gate jeu vidéo qui a commencé en 2D vue de dessus et dont j’ai presque fini la première version (avant que mon ordinateur ne rende l’âme… je l’ai haï). Sans oublier les monstres iconiques : bêtes éclipsantes, ours-hibou, cube-gélatineux et dragons… quoique là… je vous laisse la surprise que l’on peut trouver bonne ou mauvaise.

La Magie est très présente, mais bien utilisées et les trésors et autres artefact sont aussi là.
Il y a même ces fameuses et foutus tentacules qui ont tués un de mes personnages et un labyrinthe :

Nous retrouvons un groupe de héros classiques ou presque. Le guerrier qui est ici une guerrière Holga (Michelle Rodriguez vouée à ce type de rôle ?), un demi-elfe mage (Justice Smith), une druidesse (Sophia Lillis), ou un ménestrel Edgin (Chris Pine). Vous aurez même le droit à un Paladin, presque caricatural (comme souvent). Là où le bas blesse un peu, c’est que les capacités et pouvoirs des uns et des autres sont loin de faire échos à celles des classes du jeu. La druidesse n’a pas de magie ou de soins, le ménestrel n’a rien du barde si ce n’est le luth et pas grand-chose d’un larron, quant à l’elfe il ne tire pas à l’arc.

Il faut bien dire que si le jeu D&D créé par Gary Gigax s’est inspiré grandement du Seigneur des Anneaux ; lui-même inspiré de l’Edda, le film fait tout pour éviter ce rapprochement. Si les petits-gens sont présents, ils sont évacués en personnages secondaires sans grands pieds velus. De même pour s’éloigner de WoW (Word of Warcraft), vous ne verrez ni orcs, ni demi-orcs (moi qui en joue un !).

Le scénario ne s’embarrasse pas de complexité, tout est vite dit et assez clair. Il est très jeu de rôlesque classique dans son cheminement : une étape mène à une autre puis à une autre et ainsi de suite. Les plans se font et refont au fur et à mesure, l’improvisation étant presque de mise.

Un film sympa donc, qui séduira les amateurs du genre, les jeunes et moins jeunes, les nostalgiques vieux routards et les novices, car nul besoin de connaître le jeu pour suivre le film. Petite cerise sur le gâteau : Hugh Grant fait parti du casting dans le rôle de ce roublard de Forge Fletcher.

ATTENTION, la bande annonce en montre beaucoup !