Dawn of JSA, T3 : Dans les flammes. - Défendre des valeurs.

La Société de Justice d'Amérique parcourt l'Europe à la recherche de Ruby, la fille de la Lanterne Rouge ! Mais pourront-ils la rattraper avant qu'elle ne brûle la Terre à la recherche de son père ? Elle ne reculera devant rien pour le retrouver, même si cela signifie tuer la Chasseuse et détruire la SJA !

Trois récits sont regroupés dans ce troisième et ultime (?) tome de Dawn of Justice Society of America.

La quatrième ci-dessus évoque effectivement le premier acte. Intéressant sur la seconde chance possible, mais sans plus. Son intérêt est rehaussé par l’évocation de Red Lantern, ennemi de Green Lantern que l’on retrouve dans le deuxième récit, ce pour lequel j’écris ces lignes.

Nous parlons du Green Lantern Alan Scott qui est le premier des Green Lantern à avoir été créé durant l’âge d’or des héros en 1940. Comme les autres héros de l’époque il est revenu dans la ligne éditoriale DC au sein d’un univers parallèle  (dit de Terre 2) et après de multiple « Crisis » dont « Infinite Earth », tous ces héros de l’âge d’Or ont regagné la réalité première. Il a également subi une rétrochronologie. Il faut entendre par là que son passé a été réécrit par les auteurs comme si cela avait toujours été. C’est ainsi qu’Alan est devenu officiellement gay.

Outre déboires, combats et coups de théâtre, ce qui est intéressant dans ces épisodes, c’est le flash-back opéré, nous ramenant au début des exploits de Green Lantern et de ses premiers amours gay d’adulte… en 1940. À cette époque l’homosexualité était considérée comme un vice ou (au mieux) une maladie et elle était interdite. Pris ou dénoncés, hommes et femmes se retrouvaient arrêtés, souvent avec violence, enfermés, emprisonnés ou mis en hôpital psychiatrique avec les traitements barbares et primitifs de l’époque. L’histoire contée ici fait état de tout cela, à une époque où il était quasiment impossible de vivre son homosexualité (qui plus est au grand jour), à la reconnaître ou même à s’accepter. Tout cela est très bien rendu.

Le problème est que ce rappel historique n’est pas totalement historique puisque de nombreux pays sont encore à considérer l’homosexualité comme un délit. Actuellement (en 2020), elle est interdite dans 69 pays sur 193 que compte la Terre (lien en fin de chronique pour en savoir plus). Et cela ne veut pas dire que la situation des homosexuelles et par extension de la communauté LGBTQA+ soit merveilleuse partout ailleurs. Pire, alors que nous sommes au XXI unième siècle il est évident que la situation tend à s’empirer. Comment ne pas s’en inquiéter lorsque l’on voit qu’une intolérance étatique se met en place au sein de l’administration Trump.

Je ne parlerai même pas du regard de chacun et en particulier de certains qui ne changent pas d’un iota.

Bref, voilà un sujet important qu’il est agréable de voir être investi sérieusement et avec réflexion au sein des comics. (Scénario de Tim Sheridan)

Les derniers épisodes nous ramènent également à la même période avec un graphisme un peu rétro (Riley Rossmo) et met en vedette Sandman (pas l’ésotérique mettre de la dimension des rêves, mais Whesley Dodds, un humain ordinaire, chimiste qui a mis au poing un vaporisateur anesthésiant pour combattre le crime.). Une histoire dynamique qui nous parle du choix entre l’utilisation d’armes léthales ou d’armes non léthales (le gaz de Sandman) pour mener une guerre. Un récit et une intrigue bien ficelée par Robert Venditti.

Au final, un épais comics qui vaut le détour et sans doute même de le garder dans sa bdthèque (si vous avez encore de la place).

Remarque : comme beaucoup de comics, sur site, il le mette à partir de 6 ans (?) et comme la plupart des comics je ne le conseille pas avant 8-10 ans, plus pour en tirer réflexion.

Dawn of Justice Society of America, tome 3 : Dans les flammes.
Auteurs : collectif
Éditions : Urban Fantasy
Publication : février 2025
Imprimé en France 😀
Pages : 384
Prix : 36 €