ROBIN DES BOIS, La Comédie Musicale, M. POKORA

Me voilà embarqué, pas vrai de force, mais un peu obligé pour l’anniversaire de ma benjamine Romane, à aller voir la comédie musicale Robin des Bois avec dans le rôle titre M. Pokora, chanteur à succès, découvert lors de la saison 3 de Popstars sur M6.

Première surprise, le public est très variée, pas seulement des demoiselles en émoi devant le chanteur qui fête ses 28 ans et ses 10 ans de carrière, même si une partie de la salle lui est acquise. Les spectateurs sont de tout âge, des couples sans enfants (et sans ados) et visiblement des niches sociales variées. A bien y réfléchir, Robin des Bois est avant tout une comédie musicale et pas un concert M. Pokora qui ne se révélera pas être omniprésent et partage la vedette avec les autres chanteurs : Stéphanie Bébard (Marianne) chanteuse mais pas actrice, Sacha Tran (Adrien),  Nyco Lilliu (Frère Tuck), Marc Antoine (Petit Jean) voix remarquable, Caroline Costa (Bédélia) et Dume (Sir Vaizey alias le shérif de Nottingham).

L’histoire varie des versions classiques (de Walt Disney à Kevin Kosner en passant par Erold Flynn) et est explicité en avant propos assez succinctement, mais bien mieux dans le programme (à lire avant le début du spectacle donc).

Le combat entre Sir Vaizey et Robin des Bois dévoué à Richard Cœur de Lion dure depuis plus de 18 ans. C’est au début ( ?) de ce conflit que les cœurs de Robin et de Marianne se sont mêlés et pas seulement les cœurs puisque Adrien est né. Sauf que pour ne pas lier Robin et lui permettre de continuer sa lutte avec ses compagnons (en cuir brun), Marianne a gardé le secret de cette naissance et s’éloigne de Robin (admettons) pour se consacrer les réfugiés (en vêtements de tissus) au sein d’une autre partie de la forêt de Sherwood.

La haine de Vaizey et sa colère vont se réveiller lorsqu’il va découvrir que sa fille Bédélia est tombée amoureuse d’Adrien. Le jeune couple fuit dans la forêt sous la protection de Marianne incitant Vaizey  à lancer ses troupes contre le camp des Exclus. Marianne n’aura d’autre choix que d’appeler Robin à l’aide…. Fin du premier Acte – Entracte.

Je passerai rapidement sur les chansons, très « comédie musicale » dans leur construction et leur style. Rien de vraiment neuf dans ce domaine, ni rien d’insupportable ou de dramatique non plus. Elles se laissent écouter, certaines portent la voix en avant, d’autres s’attachent aux romantismes et le tout est ponctué de chansons entrainantes et mise en avant pour la promotion qui ont donc un air connu (d’autant plus qu’en votre fille passe le CD en boucle à la maison). Sympas, sans plus mais sans moins.

Mon attention a plus été tiré vers les chorégraphies modernes, originales, pouvant mêler une touche de classique dans les pas et de break danse remarquablement exécuté et impressionnant. Un Modern Jazz très agréable. Joignons-y les quelques prestations acrobatiques des artistes aériens qui ajoutent une véritable dimension au spectacle, occupant ainsi tout l’espace. M. Pokora et Dume ne sont pas en reste en particulier dans le duel qui les oppose, additionnant l’aérien aux effets « spéciaux » projetés en arrière plan.

J’en viens tout naturellement à la belle mise en scène, usant d’artifices techniques aussi imaginatifs qu’innovants. Outre l’usage devenu classique des images projetées sur le fond créant le décor, des éléments viennent s’ajouter pour enrichir le décor que ce soit les arbres modernes et mobiles, la cible à double usage (dont le second est juste magnifiquement trouvé). L’ambiance de chaque scène est vraiment pensée, combinant ces décors, projections et lumières, passent de jovial, à mélancolique ou inquiétante. J’ai encore en mémoire l’une des premières séquences avec les épées projetées en arrière et une « simple » avancée lumineuse générant une atmosphère pesante en un instant.

Mieux, Michel Laprise (le Metteur en Scène) ne se limite pas à jouer une répétition des mêmes effets, mais nous ébaubit de variations : ombres chinoises sublimes lors d’un combat de groupes, écran original lors de la chanson « Lui sait qui je suis » ou la magistrale scène aux costumes lumineux synchronisant chorégraphie et gestion de ses lumières. (Petite remarque pour un prix triple des places, le concert de Mylène Farmer ne leur arrive pas à la cheville).

Bref, si les chansons de « Robin des Bois » ne sortent pas le spectacle du lot des comédies musicales, il est clair que l’inventivité et l’utilisation des moyens techniques lui donnent un aspect visuel magnifique et unique que les rares photos « volées » (il est interdit d’en prendre) que je vous mets dans cet article ne reflètent en rien la qualité réel de l’ensemble.

Bonus pour les fans, la prestation de M. Pokora qui tient très bien la route et qui restera un souvenir inoubliable pour ma fille qui a pu lui toucher la main !!