Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La BELLE et la BÊTE, de Christophe Gans.

     L’histoire connue de la Belle qui va ramener la Bête à son état d’homme a été modifiée et enrichie par le scénariste Christophe Gans. Il s’agit de la neuvième adaptation au cinéma du conte de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve (1740), dont l’inoubliable film de Jean Cocteau de 1946 avec Jean Marais et Josette Day.

                                      

     C. Gans offre à Belle (Léa Seydoux) une famille plus dense, avec un père (André Dussolier) ruiné par un coup du sort, un de ses frères, Maxime (Nicolas Gob) en dette envers quelques brigands mené par Perducas (Eduardo Noriega) et deux soeurs un peu (trop) loufoques dont Anne (Andrey Lamy).

                         

     Plus important, puisant dans une des légendes traditionnelles françaises, C. Gans enrichit le passé du Seigneur devenu Bête (Vincent Cassel).

                         

     Nous voilà donc en présence d’un scénario intéressant qui, pourtant, à le défaut de s’attarder un peu trop sur l’avant ou en tout cas pas assez sur la relation et surtout son évolution progressive entre la Belle et la Bête. La naissance de leur amour se fait trop abruptement, presque artificiellement. Le nouveau traitement de l’histoire donne plus de place à l’homme qu’était la Bête et non à celui qu’il est devenu. A se demander si la Belle tombe amoureux de ce qu’il est ou des sentiments que les visions qu’elle a de son passé lui font naître.

     Le film est servi par des graphismes et effets spéciaux largement à la hauteur. Le Palais est magnifique, ainsi que les statues de la fin ou les ronces, lianes et autres végétaux. La Belle et la Bête recèle véritablement d’un lyrisme graphique poétique. Un véritable parti-pris esthétique. Toutefois cela ne suffit pas à faire un bon film.

         

     Pourtant servi par des acteurs de haut vol dont les principaux ont déjà fait plus d’une fois leurs preuves, leur jeu est dramatiquement plat. J’imagine qu’il faut imputer cela à une direction artistique qui à niveler leur prestation vers une neutralité, se voulant un reflet de conte classique. Bien dommage en fait car cela participe au défaut que j’ai précité sur l’amour apparemment spontanée que la Belle éprouve pour la Bête.

     Pour ne pas arranger les choses, cela aggrave aussi l’apparente lenteur du film, le rendant presque poussif par moment alors qu’il se passe beaucoup de choses si on y regarde bien.

                              

     Au final, un film qui passe de peu à côté d’une belle réussite tant l’esthétique et le scénario sont riches. Sans nul doute, il emportera le cœur de beaucoup, en particulier des adolescentes et des plus jeunes filles, mais je crains (car j’espérais mieux) qu’il génère encore plus de déçus.

     Un film que j’ai donc apprécié avec modération.

          

Tag(s) : #Chronique Cinéma
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :