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TARZAN (la légende de Tarzan)

 

Tarzan est un film qui vous va vous surprendre, d’autant que les premières minutes ne laissent pas à penser que vous êtes dans la bonne salle…

 

Fin du XIX siècle, le Roi Léopold II de Belgique désire exploiter les ressources financières de l’Afrique (historiquement Caoutchouc et Ivoire), en partie pour renflouer les caisses bien basses du pays. Dans le film, il charge le Capitaine Rom (Christoph Waltz) d’obtenir auprès de la tribu dirigée par le chef Mbonga (Djimon Hounsou) un plein coffre de diamants. Celui ne veut en échange qu’une seule chose : son ennemi Tarzan.

                                                 

Or Tarzan (Alexander Starsgard) est revenu à la civilisation depuis quelques années assumant son rôle de Lord Greystock auprès de son épouse Jane (Margot Robbie). Il sera convaincu de retourner dans son pays natal par George Washington Williams (Samuel L. Jackson) afin de mettre à jour les manigances de Léopold II ainsi que les maltraitances qu’ils infligent aux autochtones, allant même jusqu’à l’esclavagisme (faits réels).

Une occasion toute trouvée pour Rom !

   

Voici, une énième version de Tarzan, personnage de roman créé en 1912 par Edgar Rice Burroughs (1875-1950), auteur de nombreuses fictions dont la série John Carter. Version écrite par moins de 4 scénaristes et réalisée par David Yates.

Une version moderne qui nous replonge dans des événements politiques réels, même si ceux-ci sont, pour l’histoire, détournés vers les diamants. Mais effectivement Léopold II a odieusement traité ce qui est à présent la République Démocratique du Congo ?

Une approche d’autant plus intéressante qu’elle positionne dès le départ Tarzan en Lord Greystock, tout comme le faisait le film Greystock, la légende de Tarzan de 1984 avec Christophe Lambert (un de ses meilleurs rôles). Tarzan se découvrira donc par quelques flash-back utiles sans être envahissants.

 

Même s’il n’excelle pas, Alexander Skarsgard (un échappé de la série True Blood) incarne le rôle de Tarzan plus qu’honnêtement entre l’homme civilisé (qui prend le dessus) et l’homme sauvage (ce même s’il n’est pas brun comme le personnage d’origine). Les dames apprécieront la musculature du monsieur.

J’apprécie les quelques détails qui font de lui un homme issu de la jungle et élevé par les animaux : sa posture légèrement cambrée et la position de ses doigts plus proches du singe qui marche à quatre pattes que de l’homme comme il le fait remarquer. Et pas de pagne pour ce Tarzan (désolé mesdames, cadrage en plans américains…). J’aime également son aptitude à communiquer avec les animaux, reprenant une très vieille idée de la série des Tarzan.

                               

Margot Robbie (aux faux airs d’Ingrid Chauvin - pas sur la photo ci-dessus) arrive également à jouer entre-deux, comprendre entre une femme de la fin du XVIIIe siècle avec ses codes et une femme libérée.

Christophe Waltz est, comme souvent, magnifique, reprenant un peu un jeu à la Dr King Schultz dans Jango Unchained (personnage que j’avais adoré). Rom est à la fois un homme cultivé et sophistiqué, mais aussi sans peur, froid et tueur sans remords s’il le faut. Il a en plus une touche de perversité effrayante.

Bien sûr, Samuel L. Jackson est lui aussi encore une fois excellent dans le rôle d’un personnage sérieux, mais qui est l’élément « comique » de l’histoire. Comique jusqu’à un certain point, car c’est aussi un homme brisé et hanté par son passé. Un très bon plaidoyer contre les guerres.

              

Les gorilles sont réellement terrifiants, et ce, dans plus d’une scène. Le rendu des animaux (en particulier des singes) est très bon, très réaliste, peut-être un peu moins pour la scène du « calin » avec la lionne.

Certains effets spéciaux me semblent un peu légers à notre époque à moins que le réalisateur, David Yates, est voulu faire un clin d’œil à la série noire et blanc de Tarzan avec Johnny Weissmuller (1904-1984). En effet je trouve que trop souvent le sol de la jungle est dépouillé et que parfois l’image des personnages fait collée à un fond. De même la scène avec la déferlante de gnous est loin d’être parfaite, tout comme les déplacements de Tarzan en liane qui font assez factices et largement exagérés (en particulier avec la poursuite du train…).

           

Si j’apprécie la rencontre avec les éléphants (j’adore ses animaux, symboles de la sagesse des anciens et de la Terre), je trouve ridicule qu’elle se déroule au milieu de la jungle. En Afrique les éléphants se déplacent dans la savane.

Je regrette que l’union « sacrée » des tribus face à l’oppresseur blanc ne soit au final pas plus exploitée que symboliquement.

Un film où, si l’action prend une bonne place, ne se résume pas à cela. Le bilan est donc plus que positif pour ce renouveau de Tarzan, agréable et intelligemment travaillé, avec des personnages attachants.

À voir sans aucun doute.

TARZAN (la légende de Tarzan)
Tag(s) : #Chronique Cinéma
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