GENUINE CITY : Deux histoires en une ?

Aux éditions Drugstore, une BD, surprise où l’on ne lit pas ce que l’on croit…

Même si on se doute très vite qu’il y a quelque chose de pourri (et pas seulement le dirigeant) dans ce royaume ou plutôt cette cité, on découvrira, sur les dernières pages, que notre instinct avait bien raison.

De fait, ce sentiment d’étrangeté derrière une réalité « presque » idyllique (quoique tyrannique) est délibérément entretenu par le scénario d'Igor Dedic. En effet le récit de ce tome 1, introductif à une saga plus riche que prévu, est parsemé d’indices.

Nous voilà donc plongé dans un péplum aux créatures fantastiques (ce qui ne veut pas dire magiques !), avec gladiateurs à l’appui et un empereur dieu à tête de lion mégalo et totalitariste, du nom de Léonidas. Mais rassurez-vous, il y a quelques opposants à ce dieu imposé.

Là-dessus arrive le héros de l’histoire, le dénommé Polak, comme renaissant dont ne sait où de part la volonté divine. Reconditionné (par ? je ne vous gâcherais pas ce genre de révélation), il est tout dévoué à son Dieu, qu’il considère avec amour comme s’il était sa propre mère. Il a d’ailleurs l’intelligence d’un enfant avec des pulsions incontrôlées.

Justement c’est cette attitude un peu bébête du héros (même si c’est volontaire et compréhensible de part le scénario) qui m’a dérangé. Je ne m’y suis pas vraiment fait, ni à sa tête d’ailleurs (mais ça…les goûts…), même s’il est mieux sans cheveux qu’avec (mais ça aussi ça doit être volontaire).

Evitant de feuilleter les dernières pages d’un livre quand je l’achète, la surprise, même préparée par le scénario, a été de taille. (Même si d’autres vous dévoilerons cet atout du livre, moi, je ne vous dirai rien). Bonne ou mauvaise surprise que cette fin, en tout cas suffisamment importante pour me retrouver avec un autre livre (un autre thème et une autre histoire)  que celui que j’avais voulu acheter.

Un peu déçu donc ? Sans doute. Mais j’attends de voir la suite pour juger, car ce nouveau départ annoncé peut présager de l’intéressant, si peu que les auteurs n’oublient pas tout du la cité originel.

Quant au dessin, rien à redire ni sur les personnages (La tête de Léonidas est magnifique), ni sur les décors foisonnants comme je les aime, ni sur l'action (rythmé par ces hachures mangas). Belles couleurs de Mathilde Danton sachant s'adapter aux différentes ambiances du livre. 

Donc tout en restant sur ma réserve, Genuine City me semble une BD à suivre. Le tome 2 devra faire ses preuves.