Splice... manque un géne pour une réussite épicée.

Splice ou Epissure en français est l’acte de joindre 2 bouts de cordes, cordages ou fils électriques par un entrelacement, un nœud ou une fusion.

En génétique c’est l’action d’accoler deux gènes (des introns) l’un à l’autre. Par exemple dans le film les généticiens accolent bout à bout des gènes qui proviennent ici de différentes espèces afin de recréer des chromosomes complets.

L’histoire :

Clive et Elsa, couple à la ville, sont des génies (inconséquents) de la génétique capable de créer des hybrides nés de la fusion de génome de plusieurs espèces. En fait, leurs deux premières chimères ressemblent à des amas de chair grise de type limace géante aptes à produire une protéine très intéressante pour l’élevage bovin.

Mais bien sûr, la N.E.R.D entreprise pour laquelle il travaille étant en difficulté financière, sa dirigeante s’intéresse plus à cette protéine qu’à l’hybridation de gènes humains, ce qui contrariet fort Clive et encore plus Elsa. Cette dernière convaincra Clive de poursuivre leurs « épissures » parallèlement et secrètement. Malgré quelques réticences à peine étiques, Clive sous le prétexte de sauver l’humanité accepte.

De là naîtra la créature anthropomorphe féminine et à croissance rapide qu’Elsa nommera Dren. De cobaye, elle passera à enfant de substitution avant de nous faire sa crise pubertaire (et quelle crise !).

Un scénario classique dont j’attendais quelques frissons à huis clos (à la Alien I), sans Gore attitude.

Et Bien non ! (pas trop en tout cas).

Nous sommes plus ici dans une exploration de la psychologie humaine et en particulier parentale (mais pas que parental ou du moins faut-il l’espérer) : la reproduction de sa propre éducation sur sa descendance, le lien parent-enfant ou le fameux complexe d’Œdipe de Freud poussé à son paroxysme (x2).

Si le débat éthique est forcément omniprésent de part le sujet, il est plutôt expédié et à peine effleuré par le scénario.

Pas de grandes discussions ou prise de tête à ce sujet. Le généreux but est mis en avant, balayant d’un mot toute réticence, toute élémentaire prudence et toute vision à long et même moyen terme par nos deux acolytes imprévoyants (Un point sur lequel pèche le scénario. Etre scientifique et aussi… inconscients !).

L’éternel question philosophique (que ne se pose pas non plus Jack Bower ou Anakin Skywalker) : Peut-on justifier des actes mauvais (ici éthiquement) par un but louable sans faire au final que son action soit condamnable ? n’est ici nullement soulevée et encore moins développée.

Le jeu des acteurs Adrian Brody (Clive) et Sarah Polly (Elsa) n’ont rien de sensationnel, un peu plat à mon sens ce qui ne relève pas le scénario qui fait d’eux des scientifiques peu crédibles.

Delphine Chaneac (Dren) s’en sort par contre très bien dans ce rôle sans parole et réussit à faire passer l’étrangeté et l’émotion de la chimère.

Et je ne dis pas cela parce qu’elle est français puisque je découvre sa nationalité en écrivant ses lignes.

Bref, je n’ai pas été transporté par ce film qui manque d’un petit quelque chose pour être au-dessus de la moyenne, aussi bien dans le jeu des acteurs, que dans l’histoire, la profondeur de la réflexion et l’ambiance même des décors n’arrivant pas à définir une atmosphère suffisament étrange. 

A voir… peut-être en vidéo.