LES GILETS JAUNES, une grogne anarchique mais...

Aujourd'hui, j’inaugure cette nouvelle rubrique de mon blog tout simplement appelé mon avis (pour ce qu’il compte). Certes, ce n’est pas la première fois que je parle d’un sujet qui m’interpelle, me révolte ou me touche, mais jusqu’à maintenant, c’était anecdotique et assez confidentiel (comprendre non référencé dans une catégorie). Mon blog était conçu, pensé, comme essentiellement distrayant et un appui à mon site pour la promotion de mes écrits.

Changement de cap ? Non, il restera centré sur mes chroniques ciné (Bohémian Rhapsodie arrive) ou livres avec ma promo et quelques autres. Mais la légèreté n’exclut pas la réflexion d’autant plus quand le monde va mal et court, galope vers la catastrophe. Aussi acte plus direct que les sujets que je peux traiter en arrière-plan dans mes romans ou nouvelles, en passant par ces billets d’humeur.

Par écrit - désolé pour les réfractaires à la lecture -, mais de 1, j’écris, de 2 je ne me vois pas parler sur une chaîne youtube, je n’ai pas la prestance oratoire pour le faire (sans quoi je vendrais plus de livres en salon) et je déteste ma voix.

Petite remarque, pour juger de mes avis, je vous conseille de les lire jusqu’au bout et de ne pas vous arrêter à la moitié, car selon l’adage il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis…

Premier sujet : l’action des gilets jaunes au lendemain d’une semaine d’actions avec les exactions que l’on a pu voir en particulier sur les Champs Elysées hier et avant l’intervention de notre Président mardi soir.

Je dois avouer que mon sentiment premier est d’être contre ce mouvement, ce qui ne veut pas dire pour autant que je sois un macroniste… loin de là.

Pourquoi contre ?

Tout simplement parce qu’il s’agit d’un mouvement inorganisé, dépourvu de tout interlocuteur légitime avec lequel discuté, en clair une fronde anarchiste à même d’induire tous les extrémismes avec les violences et la haine qui en découlent.

Ensuite, bloquer l’accès à des centres commerciaux me semble juste à l’opposé de leurs intérêts et de leurs revendications. Non seulement cela favorise les achats sur les plateformes internet dont la plupart sont situées à l’étranger (de quoi faire un large sujet), ensuite cela met en danger les commerces de leurs régions et donc leurs employés (certaines primes de fin d’année sont déterminées par le chiffre d’affaires… Adieu ces primes donc !!).

Troisièmement : et que fait-on de l’écologie ? Je ne parle pas là du transfert de l’argent ainsi gagné à la Transition Ecologique, mais belle est bien à la pollution perpétrée par les énergies fossiles (une des causes du réchauffement climatique que seuls des butés tels Trump peuvent encore nier), sans oublier les particules fines qui détruisent nos poumons et nos organismes.

Enfin, un mouvement qui gronde contre la hausse de l’essence me paraît une raison bien maigre et superficielle d’autant lorsque l’on sait que cette hausse est inévitable dans les années qui viennent (et je ne parle pas de 2050, mais avant). Les réserves de pétrole facilement accessible s’épuisent tous les jours d’autant plus vite que la consommation ne fait que s’accroître avec la demande des pays pudiquement dits émergents (et le pétrole sert aussi à faire certains plastiques entre autres…). Sa pénurie est annoncée et, comme ce qui est rare et cher, l’équation est simple et évidente.

Oui, mais le fait est que le problème n’est pas là et je dirai même que les taxes ne sont pas le nerf de problème, mais bien le niveau de vie d’une fraction de plus en plus conséquente de la population, à laquelle, je le précise, je ne fais pas parti (évitons la langue de bois).

Pour ces personnes, il est clair que le terme niveau de vie est faux, puisque l’on devrait plutôt parler de niveau de survie.

J’évoque ici des gens qui ont une gestion raisonnable de leur budget et pas de ceux qui se plaignent de ne pas y arriver alors qu’ils ont 3 abonnements télés, 4 abonnements portables 4G (et pas le « petit » portable) ou / et qui ne se bougent pas pour sortir de leur situation précaire. Non, je parle bien de tous ces gens qui travaillent ou ont travaillé et se sont retrouvés au chômage sans réussir à retrouver du travail malgré leurs efforts, mais aussi des retraités ou des personnes victimes de handicaps aux retraites / revenus ridicules… indignes.

Comment ne pas comprendre ces personnes qui ne peuvent pas finir le mois ou qui pour se faire doivent toujours avoir recours à un crédit qui les enfonce un peu plus ? Comment ne pas comprendre ces personnes qui doivent se refuser le petit plaisir d’un croissant, d’un livre dont ils auraient envie ou d’un steak sous peine d’être dans le rouge ?

Oui, c’est une situation dramatique qui mène à la détresse, puis à la colère pour se terminer en haine. Le côté obscur n’est pas loin et je ne pointe pas là les exactions violentes vues ces derniers jours. Pour moi, celles-ci ne sont que le fait d’extrémistes inconséquents qui desservent la cause, de radicaux de droite ou de gauche à la réflexion limitée ou à des casseurs incapables d’évacuer leur violence à travers un film, un jeu vidéo ou un livre. Ils ne sont que des satellites néfastes et aucunement représentatifs des personnes qui portent le mouvement.  

Donc, oui, la situation d’une énorme fraction de la population (même si nous sommes loin de Capharnaüm et de nombreux pays) est intolérable qui plus est dans un pays comme le nôtre dit « industrialisé ». Il est évident que le gouvernement doit en tenir compte et trouver une solution pour aider ces familles à sortir de leurs difficultés ; l’augmentation directe et brutale des taxes n’est donc pas la solution et, à mon avis (pour ce qu’il compte), il doit faire marche arrière.

Toutefois, seuls un décérébré ou un Bolsonaro peuvent nier la réalité du danger de la modification du climat engendré par le réchauffement climatique. Le problème n’est pas pour 2100, 2050 ou demain, il est déjà là comme nous pouvons tous les constater avec les « moussons » qui frappent notre pays, la sécheresse qui dévaste la Californie et qui est la première cause des incendies qui ravagent cet état quoi qu’en dise Trump. Quoi que l’on fasse, la catastrophe annoncée est désormais inévitable, il suffit pour s’en convaincre de lire quelques journaux de vulgarisation scientifique. Montée des eaux avec inondations pérennes de grandes villes côtières, sécheresses, tempêtes et j’en passe sont à venir, auquel il va falloir ajouter une immigration climatique de population qui ne pourront même plus survivre dans leur pays (une partie de l’Afrique sera très impactée). La catastrophe s’avance et, désormais, nous ne pouvons qu’espérer en réduire au maximum les conséquences et pour cela il faut s’y prendre aujourd’hui (voir même hier).

Alors oui, il faut sortir des énergies fossiles et cela implique l’essence. En augmenter les prix (et allouer toutes ces taxes à la Conversion Ecologiques) est un des leviers nécessaires, voir même indispensable. Mais pas ainsi. Avant il fallait / faut apporter des solutions alternatives qui pour l’essentiel se résume aux transports en commun dans les villes, mais aussi dans les campagnes. Fermer des gares et réduire le nombre de trains locaux est donc bien une absurdité. Les taxes supplémentaires sur les carburants ne devront arriver qu’après, dans 3 ou 5 ans, en impactant bien plus le Diesel que l’Essence. Cela laissera un peu de temps (peut-être pas assez, mais le temps presse) aux uns et aux autres d’envisager de changer de voiture à cette échéance (ou avant pour ceux qui le peuvent) et aux constructeurs de nous sortir des voitures électriques plus nombreuses et moins coûteuses à l’achat qu’aujourd’hui.

Cela ne résoudra en rien les difficultés financières des plus pauvres d’entre-nous me direz-vous. Bien sûr et il faut aussi travailler à ce problème. Je ne suis ni un politique ni un économiste, aussi je ne détiens bien entendu pas les solutions et je suis tout à fait conscient que pour passer au Vert, mais aussi pour maintenir un service public de qualité (écoles, médecine, sécurité, transports) et nos infrastructures, il faut des sommes d’argent énormes. Ponctionner plus les plus riches (en espérant qu’ils ne se tirent pas ailleurs, mais j’ose espérer qu’ils ont une conscience morale et sociale), mais aussi les transactions boursières me semblent un premier point. Taxer les transports aériens ou maritimes me paraît également indispensable dans cette logique verte. Arrêtons de voyager loin pour rien ou de faire venir des produits de l’autre bout du monde lorsque c’est possible. Réduisons également nos achats sur internet et allons chez nos commerçants, l’argent circulera alors localement et l’impact carbone diminuera.

Quant aux familles nécessiteuses, l’aide ponctuel n’est pas la solution, mais l’augmentation des salaires (et là, certains diront que je joue contre mon camp) via l’augmentation du SMIC de manière assez conséquente me semble plus judicieuse et plus gratifiante. En théorie, un bon patron (oui, il y en a, en particulier dans les petites structures) devrait répercuter aussi cette augmentation sur les autres petits salaires de son entreprise dans un esprit d’équité, pas autant bien sûr pour que les écarts astronomiques qu’il peut y avoir se restreignent.

En conclusion, sans être solidaire de la forme prise par ce cri de détresse, je suis donc bel et bien en accord avec le fond qui est le pouvoir d’achat des plus pauvres, tout en gardant une conscience aiguë de la nécessité de transition énergétique urgente.

J’attends vos commentaires, bien sûr dans un esprit de tolérance et sans haine. Tout propos injurieux sera censuré, peu importe vers qui ils sont dirigés…