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GILETS JAUNES, chaos vs fermeté

Face à la réaction plutôt obtuse du gouvernement et son refus de repenser la taxe sur l’essence (revendication originelle) en commençant par l’annuler, le mouvement des Gilets Jaunes se poursuit. Toutefois, il est possible de s’inquiéter de la tournure que prend celui-ci.

 

Si, comme je l’ai dit dans mon article précédent (LIEN), il est légitime de vouloir une amélioration du pouvoir d’achat des plus faibles, ces derniers jours j’entends des revendications qui n’ont plus rien à voir avec cela.

En vrac (car c’est quand même chaotique) certains demandent l’annulation de tous les impôts et taxes (en oubliant sans doute qu’elles font vivre, entre autres les services publics et la sécu), qu’il n’y ait plus de SDF, d’autres veulent la dissolution du Sénat, voir un changement constitutionnel. Pire, d’aucuns appellent à diminuer l’aide aux migrants afin de redistribuer cet argent (aux retraités par exemple dont, certes, certains ont besoin de plus pour vivre).

 

 

Nous voilà dans une dérive révolutionnaire que Monsieur Alain Krivine (ancien de la LCR devenue le NPA plus soft) aurait sans doute soutenue. Pas moi, car je défends la Démocratie, seul rempart contre les dictatures ou l’anarchie, même si parfois elle peut emprunter les couleurs des premières.

Bien sûr, j’exagère le trait.

Néanmoins aller revendiquer un changement institutionnel est une aberration puisque nous sommes sous un État démocratique. Or, si je ne me trompe pas, Monsieur Mélanchon était le seul aux dernières présidentielles à prôner une réflexion sur un passage à la sixième république et il n’a pas passé le premier tour (malgré mon vote…), il n’a donc pas la majorité, même relative.

 

 

Par ailleurs, peut-on dire que les Gilets Jaunes sont eux représentatifs de la majorité des Français ? Au mieux ils sont 100 000 à agir sur un peu moins de 50 millions de personnes majeurs dont 30 millions d’actifs. Les Gilets Jaunes sont donc 0.2 % de la population. En démocratie, ils sont donc une minorité.

Cela veut-il dire pour autant qu’ils ne représentent pas la majorité des Français ? Les statistiques annoncent bien que 80 % des Français sont d’accord avec l’annulation des taxes… Mais qui ne le serait pas ? Cela peut démontrer que les Français sont pour la hausse de leur pouvoir d’achat (mais qui ne le serait pas ?), mais pas qu’ils sont d’accord avec les autres revendications des Gilets Jaunes.

 

 

C’est bien là que réside le problème : le chaos et la désorganisation ambiante d’un mouvement qui part dans tous les sens dont une partie ne reconnaît même pas les représentants que le gouvernement va recevoir aujourd’hui.

 

Naturellement, ce mouvement populaire refuse tout poujadisme ou toute récupération politique. Mais qui, mis à part eux ou les syndicats, est capable d’organiser ce brouhaha peu constructif ? Je ne vois pas, sauf à faire ce que monsieur François Hollande a suggéré entre les lignes ce jeudi 29 : que les Gilets Jaunes deviennent un mouvement sociopolitique structuré. Une nouvelle force sur qui compter. Évidemment l’idée vient d’un ancien président qui fut surnommé « Avance-recule » et dont les hésitations ont fait hurler les Français (et nous crions aujourd’hui sur la fermeté…c’est bien nous.).

 

À mon avis (pour ce qu’il compte), si le mouvement risque de se radicaliser face à un gouvernement fermé, il est aussi en train de se perdre en partant dans le tout revendication et donc le n’importe quoi (vouloir à tout prix manifester sur les Champs-Elysée demain en fait partie). Au départ, il avait une pseudo identité habillée de jaune fondée sur le « non aux taxes », aujourd’hui cette identité s’est totalement diluée.

 

 

Mon soutien de cœur persiste dans la nécessité de rehausser le niveau de vie des personnes pauvres dites pudiquement en difficultés - ce qui passe, à mon sens, plus par l’augmentation des salaires que par l’annulation de toute taxation (j’ose imaginer que la majorité des taxes sont utiles à tous) - mais il ne va pas à la majorité des autres revendications (en particulier institutionnelles) qui n’ont pas leur place dans ce contexte, mais bien dans un débat politique démocratique (lors d’élections). 

 

 

Maintenant, j’espère que ce mouvement va trouver une cohérence qui pourrait faire sa force politique et ce en dehors de tout extrémisme ou violence qui ne feraient que le desservir.

Tag(s) : #Mon Avis (pour ce qu'il vaut)
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