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les Animaux Fantastiques 3 : LES SECRETS DE DUMBLEDORE; divertissant mais...

Les sorciers de JK Rowling remettent le couvert, ou plutôt la baguette pour un troisième opus (mais peut-être pas le dernier) de l’intrigue tournant autour des méfaits de Gellert Grindelwald.

L’intrigue se situe un peu plus 1 an après le dernier film, dans les années 1920 et nous fera voyager plus particulièrement en Allemagne. Fidèle au sang pur qui coule dans ses veines et dans de nombreuses veines de sorciers, Grindewald prône la supériorité des mages sur les Moldus (les sans magies). Inférieurs, ces derniers devraient être gouvernés par les Sorciers et les servir.

 

Grindelwald

 

Bien entendu l’élitisme, le racisme et même le fascisme de Gellert se lit comme un écho à la montée du Nazisme à l’époque et peut aussi tristement se rapprocher d’idéologies nauséabondes actuelles qui prennent, hélas, de l’essor. Si une iconographie visuelle de l’Allemagne des sorciers rappelle l’imagerie du totalitarisme nazi, je regrette que le film ne fasse pas plus de parallèles entre la pensée des partisans de Grindelwald chez les sorciers et celle du nazisme en Allemagne même si à cette époque nous étions encore loin du phénomène Hitler. Le film aurait d’ailleurs mérité de se positionner quelques années plus tard donc de décaler aussi les deux premier pour plus de logique, mais je reviendrai sur le scénario un peu plus loin.

Dans la même idée : un autre regret : nous sommes à la période d’élection du dirigeant chef de l’ensemble des sorciers, Anton Vogel (Olivier Masucci) quittant son poste, mais à aucun moment le programme ou ne serait-ce que la tendance politique des 2 participants ne sont évoqués. Si nous connaissons l’orientation du troisième, il n’expose guère plus son « programme » si ce n’est son avis sur les Moldus. Le film passe totalement à côté du sujet. On se demande d'ailleurs d'où lui vient tant de soutien dans la population de sorciers alors même qu'on ne voit pas de propagande ou de montée progressive vers ses opinions chez ceux-ci

Outre l’élection atour de laquelle tourne le film, deux autres intrigues sont développées (quoique développé est un bien grand mot concernant Croyance).

 

Albus Dumbledore

 

La première est le lien entre Albus Dumbledore (Jude Law) et Gellert qui furent amoureux étant jeunes et qui ont créés un lien de sang et de fidélité entre les empêchant de s’attaquer l’un l’autre. Cet amour homosexuel est évoqué, même si le studio a trouvé bon de supprimer 6 secondes trop explicites sur le sujet pour ne pas « choquer ». Autocensure que je trouve regrettable à notre époque.

La seconde est l’origine familiale de Croyance (Ezra Miller) dont il nous avait été balancé un peu abruptement qu’il était un frère Dumbledore caché à la fin du deuxième film après avoir tarabiscoté une histoire pour nous dire qu’il était autre et qu’il était même incapable d’user de magie autre que la créature avec laquelle il avait pris corps. De nouvelles infos arrivent donc sur son origine, un peu comme un cheveu dans la soupe, comme un revirement d‘idée de l’auteure. Le personnage promis à une intrigue majeure se voit reléguer au second plan, presque évacué, sans réel développement de sa relation possible avec Albus et Aberforth (Richard Coyle).Certes, Croyance est un personnage perturbé, mais un peu trop girouette instantanée et inconstant (et ce malgré une maturité acquise apparente) alors qu’il avait un véritable potentiel.

 

Croyance

 

J’en reviens donc fatalement au scénario de ce film et même de l’ensemble scénaristique de cette trilogie (qui n’en est peut-être pas une). JK Rowling nous avait clairement habitué à mieux, à une construction plus précise et moins aléatoire aussi bien des intrigues que des personnages et de leur utilisation. C’est comme si elle avait écrit son récit au fur et à mesure de ses envies (du box office ?)  sans avoir créée une structure globale dès le départ (si ce n’est un but : Albus / Gellert), ni même un cadre pour l’évolution des personnages.

Croyance en devient presque accessoire, Tina Goldstein (Katherine Waterston) disparait de ce dernier épisode, Yusuf Kama (William Nadylan) a encore moins d’intérêt que dans le 2, Norbert Dragonneau ne prend pas l’envol que l’on espérait restant enfermé dans le jeu trop timide, voir timoré qui colle à la peau d’Eddie Redmayne, Aberforth ne fait pas assez écho à celui qu’l deviendra, sans parler des personnages qui font le yoyo dans leurs allégeances ou pseudo-allégeances.

De plus, les intrigues de chaque film ne sont pas suffisamment prenantes par faute d’un flou scénaristique qui se refuse de les approfondir pour rester sur le superficiel et le divertissement, animaux fantastiques et/ou rigolos à l’appui d’effets spéciaux.

 

Les secrets de Dumbledore

 

La trilogie n’en reste pourtant pas moins sympa, justement par ce côté « divertissement » et étonnement, malgré mes remarques précédentes, je ne me suis pas ennuyé sur ce troisième volet. J’avais envie et besoin d’un film léger et je me suis mis en mode « détente » me laissant porter sans faire une analyse durant le film de toutes ses nombreuses imperfections. J’ai pris plaisir à voir Thésée (Callum Turner) se rapprocher de son frère Norbert, de retrouver Jacob (Dan Fogler) le moldu le plus cool de l’univers ou de découvrir l’excellent personnage d’Eulalie Hicks portée avec réussite par Jessica Williams. De même, pas de temps morts ; une succession d’évènements portent le spectateur, presque à la manière d’un Jeu de Rôle. Que Teddy  le niffleur sorte de son rôle de Mr Beans pour avoir son utilité au même titre que Pickett m’a bien plu également.

Donc oui, un bon moment.

 

le niffleur

 

Je finirai sur une petite erreur de casting en la personne d’Oliver Masucci (Anton Vogel). Il ne s’agit pas de son jeu d’acteur, mais de sa trop grande ressemblance avec Mads Mikkelsen qui un moment trouble les données (seraient-ils frères ? Gellert se ferait-il passer pour Anton ?). Je rappelle au passage que Mads Mikkelsen reprend le rôle dévolu à Johnny Depp écarté (ou remplacé à sa demande ??) à cause des allégations de son ex-femme Amber Heard, accusations qui semblent aujourd’hui de moins en moins crédible. D’où la question faut-il condamné un homme avant son procès par peur des conséquences sur le box-office ? S’il est possible de regretter ce changement, il n’en reste pas moins que Mads Mikkelsen endosse correctement le personnage.

Ma chronique du 1 >> ici
Ma chronique du 2 >>

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Tag(s) : #Chronique Cinéma
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