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RAN, d'inspiration vicking.

Rán est née de l’imaginaire d’Elfydil, une jeune et sympathique autrice qui a également un talent d’illustratrice ; les représentations des personnages qui sont dans le livre sont d’elle.

Rán a atterri dans ma besace aux Imaginales 2024 (et je l’ai déjà lu… Waouh). J’ai fatalement été attiré par la rune* qui seule avec le prénom orne la couverture noire. Une sobriété esthétique. Puis j’ai été emporté par mon échange avec Elfedyl, sa passion et son univers.

Rán a vu le jour sur un monde inspiré des vikings, des dieux et mythes qui leur sont inféodés. Un monde brut et clanique. Rán est différente des autres femmes de sa tribu, c’est un colosse d’une puissance physique remarquable marquée par un rêve symbolique et peut-être bien prémonitoire. Très vite l’histoire de cette femme prend une tournure imprévisible lorsqu’elle se fait tuer lors d’un raid ennemi sur leur village. Ce n’est qu’un début, car elle se « réveille » dans le monde des dieux et découvre sa véritable ascendance. Elle rejoint les femmes guerrières, les Høgsyvnas, et elle lui sera attribuée comme à toutes, une sœur de sang, une partenaire de combat, Hallfrid. Puis les mensonges, les trahisons et l’amour la mèneront à mener sa propre quête épique.

L’univers décrit par Elfydil est riche et ne copie pas les terres supposées des Dieux nordiques telles que l’on peut les avoir imaginés à travers le peu d’information que nous en avons via l’Edda par exemple. L’autrice le construit à sa convenance en se nourrissant de l’esprit de ces mythes. La richesse du monde se ressent et ce premier livre laisse ouvert à de nombreuses explorations et approfondissements des peuples et des mœurs des terres divines. Le plan de celles-ci en début de tome localise les principaux territoires, même si les distances parcourues semblent plus aléatoires dans le récit. Ces régions dirigées par des peuples et des dieux différents mériteraient plus de détails, même si ceux fournis par l’autrice suffisent aux événements.

Par contre, je trouve son lexique de fin de recueil un peu court puisqu’il ne reprend qu’une fraction des mots spécifiques à ce monde.

Elfydil nous plonge dans une histoire qui mêle la violence et l’amour. La violence est inhérente aux dieux et à leurs manigances, leur jalousie, leur ego et leur soif de pouvoir, mais aussi à la société qu’ils ont développée et qui mets en valeur la puissance guerrière. La déesse Deijà est au cœur du conflit qui pourrait éclater, elle qui doit veiller sur les morts. L’amour suit Rán, femme amoureuse des femmes qui va peut-être trouver le grand amour, à moins que ce ne soit qu’une illusion.

Après un départ assez dense, à la mort de Rán, le récit ralentit pour laisser le temps au lecteur (et à Rán) d’appréhender le monde divin et la nouvelle condition de l’héroïne. Cette phase peut sembler un peu longue, mais elle met en place les bases de cet univers. Puis une nouvelle fois la destinée de Rán chavire et l’épopée commence. La trame m’a fait penser aux jeux de rôles où pour accéder à un but ultime, chaque étape vous envoie vers une nouvelle étape et donc une nouvelle épreuve où la ruse, la force, les talents de combats mais aussi la détermination du héros sont sollicités tour à tour. Puis arrive le dénouement dans un affrontement final dantesque.

Vous l’aurez compris le récit est globalement linéaire, mais de lecture très agréable. Le style d’Elfydil convient bien à son histoire qu’elle a construite avec circonspection. Les éléments se combinent avec cohérence et les événements s’enchaînent comme il se doit.

J’ai apprécié Rán, aussi bien le roman que le personnage qui prend confiance en elle au fur et à mesure de ces aventures, tout en gardant une fragilité de cœur. Tromperies et faux-semblants donnent de la force à l’histoire et enrichissent l’univers divin.

Une lecture que je conseille et qui devrait s’enrichir d’autres aventures de cette guerrière comme cela est suggéré en fin de recueil.

 

Rán d'Elfydil
Tome 1/1
Autoédition (imprimé par Amazon Italie)
404 pages - 17 €
Illustrations d'Elfydil

 

* J’ai aussi utilisé le futhark dans ma tétralogie Le Cycle de l’Éveil.

RAN, d'inspiration vicking.

Je vous invite à découvrir le site de l'autrice, riche en illustrations, vidéos et jeux narratifs.

Tag(s) : #Chronique Littérature
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